P*R*I*E*R*E*****D*E...

...retourner sur ses pas, de tourner en rond, de se perdre enfin...

Oui, revenez sur les articles que vous avez aimé car j'écris en dépit du bon sens chronologique et mes bulletins sont des graines qui ont besoin de temps pour offrir leurs fruits !

lundi 15 décembre 2008

L'Empire du ton

Le ton fait sens.

C'est dur. Houlala.

lundi 8 décembre 2008

Kung fu Training

Bon après deux semaines de France sans entraînement possible, je sens mon corps en retrait... Est-ce que je vais réussir à reprendre le rythme que j'avais ??

Hou la la, encore une fois, 慢慢做。。。

Le matin très tôt, avant six heures du matin, est le moment que je préfère. La lune est encore claire dans le ciel, et chaque minute apporte une modification dans les couleurs, la température et la lumière. Le plus émouvant ? Voir descendre la lune et monter le soleil ; créant une surréaliste cohabitation de ces deux astres, l'un argent, l'autre rouge. Et puis, le silence... L'atmosphère encore nappée de brume et d'ombres... Un vrai costume de Batman. 18h est aussi un horaire agréable, il n'y a personne sur le stade : les Chinois mangent. Mon énergie stakhanoviste s'est transmuée en une ténacité relaxée. Ce que je ressens dans mon corps est parfaitement invraisemblable. Une sorte de révolution très douce mais profonde, cellulaire. Je m'entraîne presque chaque jour, à raison d'une heure et demi en moyenne. Mais il ne s'agit jamais de me brutaliser. Voilà quelque chose que j'apprends concrètement depuis que je suis à Pékin. Être patiente avec moi-même. Mais ne jamais relâcher son effort, son intention. Même s'il est n'est pas possible de s'entraîner, maintenir le lien psychologiquement. J'ai souvent douté de l'intérêt de mon choix, me suis souvent désespérée de mes pertes d'équilibre, de mes capacités limitées.

没有‘不知道’没有‘不可以’只有练习


Samedi 10 janvier 2009
:

J'arrive au parc à 7h. Le ciel est noir et la température, agressivement basse. Mon maître n'est pas encore arrivé. J'ai beau porter une paire de gants, des mitaines, le tout recouvert de guêtres, mes doigts sont sur le point de tomber par terre... Alors, je commence l'entraînement. Je trouve peu à peu mes appuis dans le vide; ressentant la densité élastique de sa vibration sous mes mains. Pour maintenir la posture, il faut lancer mon intention dans les huit directions, me faire enfant du ciel et de la terre, me tenant à l'exacte jonction entre ces deux masses d'énergie. Mon esprit se vide et à mesure que la fatigue me gagne, je la dépose dans l'espace qui m'entoure et s'installe en moi. Par la magie centrifuge de mon pas circulaire, mon corps se nettoie, se délasse de sa colère et de ses tensions.


L'équilibre se tisse à chaque respiration.


Finalement, ce n'est plus moi qui tourne autour de cet arbre, mais tout l'univers qui tourne autour de moi. Toute technique poussée dans ses extrêmes relève de l'art, aussi, tout sport pratiqué avec assiduité finit par se parer d'une profonde dignité. Mais le Baguazhuang est un art d'emblée. Le premier pas effectué dans son antre nous fait rentrer dans une transe, une méditation. Le centre n'est plus ce point autour duquel nous tournons. Nous devenons nous-mêmes le centre, et toute chose tourne à notre rythme. Le Bagua nous rend chef d'orchestre de l'énergie universelle. Mais alors, ce point central que nous constituions se désagrège lui-même pour laisser place à la symphonie du monde. Un point en mouvement, en vibration. Quand je marche, je pense souvent à l'œuvre de Fabienne Verdier, en particulier à la série de cercles parfaits qu'elle a réalisée... Je m'inspire de cette énergie parfaite qui a alors ému tout son corps et son âme. Je tâche de suivre la voie ainsi tracée par son encre, de réaliser à mon tour ce chemin en moi, de devenir ce chemin, cette rotation qui fait la mouvante magie du monde...


Mercredi 13 janvier 2009 :

Il m'aura fallu presque trois ans avant de tenir entre les mains un livre sur le Baguazhang... Tout ce temps à pratiquer sans chercher à savoir. Tout ce temps à n'être tenue que par l'austérité, la répétition, et surtout, la circularité de cet art... Je devine depuis le début une véritable magie enfouie dans ces caractérisques... Je sentais immédiatement que le bagua avait partie liée à la méditation, à la magie, à la danse chamanique. Je sentais que seule la pratique pouvait me tenir lieu de compréhension et que celui-ci se tisserait ou s'effilocherait au fil de ma constance. Et de ma détente. Car il ne faut pas faire effort. Tout en soi doit au contraire se délier, la dure pierre de la concentration doit se liquéfier. Il ne s'agit que d'être là. Et de s'oublier aussi. Le mental disparaît, c'est le corps qui pense.

jeudi 16 octobre 2008

Le Nid d'Oiseau, vu...

...et approuvé !

Devant mes yeux s'est élevée une incontestable image de la modernité. Mais celle-ci, bien loin d'être écrasante, semble souffler légèreté et poésie dans la fonte. La structure est aérienne, sans poids, entremêlant les brins d'une inspiration dans faille à l'airain d'une matière extraordinairement portée par la seule phosphorescence des couleurs.





Ce palais des merveilles mérite ainsi bien son joli nom d'oiseau !




Oui, et puis j'ai été dans le nid d'oiseaux aussi... pour les jeux paralympiques... Quelle chance !! Allez, les français, levez la main !!




En tout cas, j'en suis témoin, la plupart des vainqueurs ce soir-là étaient chinois !



(Ah, mais regardez bien, y a un ptit français en bas de la liste !)



Pas trop déçus les autres ?



Nan, ça a l'air d'aller... !


Et pour finir en beauté, le WATER CUBE :

Water Cube - Beijing
Probablement aussi trempé dehors que dedans, averse oblige !

jeudi 28 août 2008

Ma cage dorée

Ah... je n'y ai pas résisté... Avant même d'ouvrir mes bagages, j'ai vite pris des clichés de l'appart gracieusement mis à ma disposition... Faut dire que j'hallucinais complètement, étant donné mon expérience passée des logements à Pékin et des réponses que venait de me faire l'étudiante venue me chercher à l'aéroport sur l'allure générale des logement sur le campus : 'Oui, on prend la douche toutes ensemble, dans une grande pièce, les toilettes et lavabos sont dans le couloir.' Je commençais déjà un travail de visualisation pour parer le choc... Choc il y a eu, mais en raison inverse de celui que j'imaginais ! L'étudiante a elle-même mal retenu une éructation de surprise... (Oui oui, j'ai même cru qu'elle allait vomir : 'Je suis choquée!' La pauvre, ça devait vraiment la changer...)Et la comparaison avec le logement où nous avons vécu à 6 pendant deux semaines au printemps 2007 vaut le coup d'œil... :





SALLE DE BAIN






TOILETTES/DOUCHE







CUISINE








LE CONCEPT DE FENETRE



Donc, je récapitule :

- logement gratuit
- près de 80 mètres carré
- meublé
- eau et électricité gratuites
- équipé d'un téléphone fixe, d'une télé et d'un ordinateur avec réseau internet
- ménage hebdomadaire
- hyper calme


MAIS

- interdiction d'avoir des animaux domestiques
- interdiction de recevoir des visiteurs après 22 heures
- tout visiteur est prié de laisser ses papiers à l'entrée
- le couloir principal est constamment surveillé par une savante installation de miroirs et caméras
- n'importe qui peut rentrer chez soi, en premier lieu les femmes de ménage qui ont un double des clés de tous les appartements
- on entend le voisin tousser
- l'entrée principale est fermée d'un cadena la nuit à partir de minuit/une heure du matin... Si vous voulez rentrer plus tard, il faut taper comme un sourd à la porte, réveiller le veilleur de nuit... Tout de suite on se sent coupable... Impression de faire le mur.


BREF, c'est confortable, mais on se sent pas chez soi.