mardi 9 juin 2009
Intarissable
jeudi 28 mai 2009
Il fait bon communiquer...
jeudi 14 mai 2009
La matière qui te forme et te transforme
Quand je travaillais plus de dix heures chaque jour la littérature, je suis devenue lettre. Abstraction littéraire. J'oubliais mon corps. Il semblait s'évanouir, partir en fumée, sublimé par mon labeur intellectuel. Je ne parvenais tout simplement plus à voir la crasse de ma maison, ni à ressentir la faim. La matière n'existait plus, le monde entier passé au filtre de l'évanescente littérature.
mardi 12 mai 2009
dimanche 10 mai 2009
Les fleurs d'Armelle
vendredi 8 mai 2009
Je soutiens...
Mon immense respect pour lui et pour ce qu'il vit me rend incapable de parler de lui, de prendre possession de sa vie pour vous en faire part. Il me semble que ce serait le brutaliser et manquer à la vérité. De quel droit parler de ce que je ne comprends pas, de ce dont je ne serait peut-être jamais capable, de ce qui ne me sera - peut-être, je l'espère - jamais donné de vivre ? Je crois que néanmoins, le temps est venu pour moi de mettre des mots sur cette aventure et de la publier. Car c'est un exemple.
En moins de cinq ans, trois tumeurs se sont successivement déployées dans son cerveau, dans le cerveau gauche, à la limite de la zone psycho-motrice, rendant par là-même toute opération extrêmement dangereuse... La première opération a ainsi affecté la fonction du langage et la mobilité de la main droite. Pendant des semaines, Renaud ne pouvait plus parler, ni bouger la main droite... Personne ne pouvait nous dire si de tels handicaps seraient définitifs ou non... Renaud perdu dans l'inconnu et enfermé dans les parois de ce cerveau choqué refusant désormais de s'ouvrir dans une communication vers le monde... Et pourtant, la première phrase qu'il aura su agencer, alors que je lui demande ce que je dois dire de sa part à ses amis qui veulent de ses nouvelles : "J'explose ma joie." Ce jour-là, je suis sortie de la pièce pour pleurer. Malgré le rêve de voler que la maladie lui arracha alors qu'il s'apprêtait à le réaliser, malgré la vie définitivement différente et l'isolement auquel la maladie le condamne, malgré la souffrance et la peur face aux traitements violents que la médecine lui propose, Renaud reste dans la joie et son cœur n'a dès lors plus jamais cessé de s'ouvrir. Pas une seule fois je l'ai entendu se plaindre, et même lorsque les infirmières l'emmenaient vers le bloc opératoire, l'arrachant de nous et de notre trop faible soutien, il n'a pas laissé les larmes de son angoisse noyer ses yeux, afin de ne pas nous affoler. Il nous a souri.
Les trois fêlures, les trois fleurs de son mal.
Renaud s'est toujours soucié des enfants touchés par le cancer. Se jugeant lui-même extrêmement chanceux d'avoir été opéré par un des plus grands artistes de la profession : le Docteur Péragut de l'Hopital de la Timone à Marseille. Aujourd'hui, il se bat pour une association, l'ARTC, Association pour la Recherche sur les Tumeurs Cérébrales. Je vous livre ses propres mots :
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« Faire Face », comme le Bambou qui plie parfois, mais ne rompt jamais.
CV médical : tumeur diagnostiquée en octobre 2003, quelques mois avant mon entrée en école de pilotage pour devenir pilote de chasse. Une opération début 2004, puis récidive en 2005 avec nouvelle opération puis chimiothérapie associée à une radiothérapie. De là, je suis entré en école d’architecture, et après deux années d’études, une nouvelle récidive, en septembre 2008, a clôt les débats : depuis lors, nouvelle chimiothérapie.
J’ai 27 ans. Je m’appelle Renaud. Pourquoi moi ? Et après tout, pourquoi pas moi… après le découragement, après la révolte, on ne doit pas baisser les bras devant un mur soi-disant infranchissable : cette action patiente est quotidienne.
Je ne veux pas vous parler de mon histoire, « encore une autre » me diriez-vous. Par contre, je voudrais vous conter une toute autre histoire : la formidable aventure humaine que j’ai découverte depuis que je suis proche de l’Hôpital. Qu’est-ce qu’une Association ? Qu’est-ce qui pousse des personnes à se regrouper, à conter leurs histoires, à se soutenir mutuellement dans les épreuves qui sont les nôtres ? Une association, c’est d’abord un groupe d’êtres humains, autour d’une maladie par exemple, dans laquelle chacun doit jouer son rôle (que l’on soit personnel médical autant que paramédical, mais aussi que l’on soit un patient, un proche, un ami). Ils se battent avec ce qu’ils ont moralement, intellectuellement, et dans le cœur autant que
dans leurs corps. Ils se battent avec ce qu’ils ont financièrement, avec ce qui est à leur portée : autrement dit, en déployant les ressources intérieures qui sont en chacun d’eux. Ils ne se battent pas avec l’énergie du désespoir : ils se battent pour la vie, ce qui est un juste et honnête combat parce que porteur d’espoir, car l’espoir déploie la vie en nous. Pourquoi, encore, ces personnes se retrouvent-elles? Pour partager, oui, partager. Une association est, avant tout le reste et dans le fond des choses, un groupe d’êtres humains qui s’entraident. Bien plus paisible qu’une lutte, l’entraide fait émerger des liens fraternels : liens qui sont les nôtres, et qui doivent le rester. L’entraide donne là toute sa mesure : elle joue sa musique, elle délie les langues, les oreilles. Qu’est-ce qui pousse, encore, ce groupe à avoir autant besoin de partager ? Est-ce l’argent ? Non, certainement pas. D’ailleurs, la comparaison attise la convoitise quand elle est placée au centre de la vie, tandis que l’indulgence appelle calme, tendresse, et persévérance. Est-ce la compassion qui est l’effet de l’accueil (le fait d’être écouté et d’écouter, d’accepter la réalité du présent sans le nier) ? Oui, certainement. Mais encore ce n’est pas, là, la pulsion originelle. Cette pulsion des origines, c’est l’Amour, un lien plus fort et plus dur à briser que la seule amitié. Tout est Amour ! Il n’y a pas de meilleure eau-de-vie que celle-ci. De la différence et du partage naît la richesse : le véritable Amour ne réclame rien d’autre. Alors… venez compagnons ! Venez rejoindre cette force vive : vous ne serez plus seuls. En adhérant pleinement à ce que vous avez maintenant et en toutes circonstances, en tenant compte quotidiennement de vos forces autant que de vos faiblesses, ayez l’audace de vivre, toujours, pour qu’ensemble nous puissions préparer... aujourd’hui, et demain. Même lorsque les difficultés quotidiennes sont nombreuses, parfois intolérables, il n’y a pas à dire: c’est bon d’être humain, non ?
jeudi 7 mai 2009
Thich Nhat Hanh

Son enseignement, diffusé avec la douceur d'une rosée, s'est gravé dans mon âme avec la force d'un burin. Chaque goutte de sagesse a brûlé mon cœur de beauté et de paix.
Je suis loin, mais sa pensée m'habite et s'apprête à chaque instant à germiner avec fougue.
http://villagedespruniers.net/
Contrat Contre un
Rodrigo !
Rodrigo, après presqu'une année de rodéo sur la dos du Dragon chinois, Rodrigo ne doute pas : il rentrera chez lui. Et chez, lui, c'est où ? Au Mexique :::: Au Mexique. Je garde mon sang froid. La grippe A. La grippe A aussi semble aussi y être chez elle. Mais Rodrigo ne fléchit pas, ne flanche pas. Il a la certitude que sa place est auprès des siens et des projets précis et splendides l'aspirent jusque là-bas, vers sa Terre, malgré la maladie et la pauvreté qui s'y répandent.
Je suis impressionnée par le courage dont mon ami fait preuve. Sa manière d'arriver à Pékin m'avait déjà saisie.
mercredi 6 mai 2009
High Tone Dub SESSION - Haute Déception
Une première partie qui ne décolle pas tandis que le cube Yugong Yishan se remplit de fumée et les gens de bière. La musique ne me touche pas et me tire vers le fond. Fatigue et ennui. Le Dub est un son lourd, si le DJ est mauvais, c'est une vraie pâte sonore qui vous englue les tripes. "Tu connais Likhan' {http://www.myspace.com/likhan}? C'était un de mes collègues ! C'est par lui que j'ai dcouvert le Dub à Marseille." Le collègue delphinois acquiesce. Il connait. Je souris, la faiblesse des frontières parfois... Et puis, le voilà de nouveau aspiré par la foule me laissant en face à face avec cette musique, ce bruit qui m'agresse par sa monotonie.
J'attends de moins en moins vaillamment la deuxième partie... Enfin, le groupe High Tone arrive et le public français lui fait une ovation. Bon bon. C'est bon signe ! Mais ce qui sort de leur instrument n'est que bruit, brutalité. Ça tape sur ma peau. Je cherche à rentrer, comprendre, mais non, impossible. Ça me casse littéralement les oreilles... et le reste !!! Je regarde les gens, espérant m'inspirer de leur enthousiasme qui ne décroît pas. Je les vois, zombies se balançant une bière la main. Se balançant. Se balançant tous. Les yeux brillants fixés sur les artistes, la bouche pâmée. Le son malheureusement ne m'a pas mordue, je reste séparée en dehors. Asphyxiée, je sors. J'espère que ma prochaine expérience sera plus enivrante.
dimanche 3 mai 2009
La danse du Taureau et de la Fée

Cette danse mêlera l'or de la Corrida, le rouge et le noir du tango et la blancheur d'une passe de kung fu. La ronde inquiétante d'une Corrida, le face-à-face meurtrier d'un tango, l'absence traite d'un duel. Mes idées confuses.
Quand elle manquera trop d'air, trop noyée dans la glaise taurine, les idées trop noires, un cortège de corbeaux cristallins viendront la soulever de son enfer.
Elle s'abandonnera pour mieux mordre, il se détournera pour mieux poignarder. Mais tout ce sang coulera par amour. Bien sûr. C'est toujours par amour.
samedi 2 mai 2009
王菲—流年
C'est la première chanson chinoise que j'ai découverte.
Coup de foudre.
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"Je trouve que la chanson Liunian de Wang Fei est difficile à comprendre. D’après moi elle parle d’une histoire d’amour destinée mais malheureusement éphémère. Enfin, c’est ma compréhension. Je vais t’expliquer strophe par strophe.
Elle est amoureuse de quelqu’un et elle aime aussi ses défauts. Et elle se sent comme attrapée par un diable. Je crois qu’elle utilise la métaphore de dieu pour dire que le bon début n’a duré qu’une courte période et l’histoire finit mal.
爱上一个认真的消遣 用一朵花开的时间 你在我旁边只打了个照面 五月的晴天闪了电
Je pense qu’elle parle de la rencontre avec son amoureux qui est reparti très vite. Mais son apparition est pour elle un coup de foudre.
Ici, je crois qu’il s’agit de la prédestination. Tu sais qu’en Chine selon la superstition, les lignes dans notre main pourraient prédire notre destin ? Donc, elle dit que leur rencontre était inévitable et destinée. Mais elle ne sait pas ce qui l’attend. Leur rencontre n’a pas duré longtemps et elle ne sait pas si un jour son destin changera.
遇见一场烟火的表演 用一场轮回的时间 紫微星流过来不及说再见 已经远离我一光年
Leur histoire est comme une présentation de feux d’artifice mais ça lui a laissé des souvenirs qu’elle n’oubliera jamais."
vendredi 1 mai 2009
Salon BIO à Pékin !

DATE : du 14 au 16 mai 2009
Shifoyingdongli
Chaoyang District
Beijing 100025
Chine
China International Exhibition Centre (CIEC)
6 East Beisanhuan Road - Beijing
mercredi 29 avril 2009
La douleur
SORTIR DU RAPPORT DE FORCE AUQUEL NOUS INVITE LA DOULEUR
J’ai 27 ans et je découvre le Meihuazhang.
Est-ce qu’on peut commencer un art pareil à cet âge qui me paraît quelque peu avancé ? Les positions de base du Meihua recquierent un capital de force musculaire et de souplesse très important... C’est bien simple, pendant de longues semaines, j’ai pensé que c’était impossible. Impossible d’ouvrir l’angle de mes hanches, impossible de tenir fléchie – assise dans le vide, à 40 cm du sol - sur un seul pied pendant que l'autre fait juste de la figuration, impossible d’étirer toutes ces zones entre les muscles, les os et les tendons, y insuffler de l’espace, du vide. Du qi. Impossible l’équilibre de tout ce corps sur mes trop ptits pieds...
Pourtant je suis une fille plein de bonne volonté, dont les aspirations ne manquent pas d’ambition, voire franchement de folie. Mais non, cette fois-ci, mon esprit était barré d’impossibles et bien des fois j’en ai pleuré d’épuisement, de rage, de découragement. Et encore une fois, le mentor qui me bouscule, sans la moindre compassion pour mes efforts zébrés de douleur, effondrés dans des gémissements d’enfant. Et d’un ton laconique, il me dit : « Il y a des idées fausses dans ta tête. Tant qu’elles seront là, tu n’avanceras pas. » Ok.. Heureusement pour lui, j’ai passé le cap de la réaction primaire qui consistait à avoir envie de lui mettre un bon coup de boule. :-)
Bon, l’idée fausse, c’est que la douleur est une limite. C’est ma façon de me situer par rapport à elle qui peut constituer une limite, rien d’autre. Et en effet, en respirant, en libérant mon esprit de la peur de souffrir, je cesse de me braquer et de m’énerver, je me libère de la pression, il y a de la douleur, mais ce n’est plus mon problème... Et à la fin, qu'est-ce qu'on récolte ? Les Fleurs du mal qu'on s'est donné !
La répétition, la respiration ouvrent des portes dont on n’aurait jamais cru l’accès possible... j’ai eu la chance de rencontrer de bons exemples qui m'en ont donné la foi et j'expérimente moi-même cette vérité. Les limites dont nous nous étouffons l’esprit sont d’une réalité et d’une nocivité bien plus concrètes que celles qui structurent et empêchent notre corps. La pratique du kung fu me fait percevoir de façon limpide que nous sommes fait d’une matière malléable, modifiable, dotée de capacités de transformation phénoménales. La volonté, la détermination, l’effort maintenu en sont les recettes magiques.
mardi 28 avril 2009
lundi 27 avril 2009
jeudi 23 avril 2009
Traverser la rue...
J'ai d'abord observé les gens, évalué les risques. Possibilité de se faire écraser, de se noyer, de se tordre une cheville sur les passages non pas cloutés mais briqués...
Tout à coup, excitation d'une circulation qui avoue son marasme.
vendredi 17 avril 2009
Dur comme 锻炼_Duan Lian
"Etudier, c'est le problème de l'élève, pas celui du professeur."
Putain c'est pas possible d'être aussi dur
mais je sens combien cette intransigeance est charriée par un flot d'amour et de respect
alors je laisse couler
je me laisse traverser par la dureté de ce torrent qui redresse mes faiblesses
détend mes lâchetés
épure mon courage
"Tu peux être meilleure que moi."
« Tu sais qui est le plus fort au kung fu ? »
« L'idiot. » « Parce qu'il écoute et fait ce qu'on lui dit. »
Bon
s'en remettre à l'intelligence du ventre.
jeudi 16 avril 2009
Un Mexicain à Pékin
"J'ai eu un rêve où mon grand-père déjà mort ouvrait une porte qui conduisait au jardin de chez moi, avec l'oranger fleuri. Je sais où je dois être. Et je suis content."
En attendant, je lui laisse la parole...
I know we don‘ t see each other .
We live a t the same building, We share the bricks and windows of this cage dorée where the secret voices of other foreign teachers have sound loud and quietly. If you approach your ears to the walls , you can hear the solitude and the joy , the surprise and the sadness.
From this cell I‘ ve been living the great journey, the trip to the most hidden areas of my soul, my fears and mi strength.
I know we could have stood together son many evenings without talking, just seeing the bottom of our eyes and revealing the mystery of this and another lives. Seeing the invisible things that are alive inside us and, at any moment , can take many forms.
I left. I abandoned everything to come here. My body and soul have suffered. But now I see a different landscape of the existence. Such treasure , being alive,
is invaluable, and it is very easy to waste the water of this sacred river. China has been like an huge animal that breaths under my feet. A strange ancient beast that has gave me the opportunity of knowledge. The privilege of the solitude, the reflection, the pain and the endless way to the happiness.
I want to be a better human being. I want to be less selfish and more compassionate. I want to feel the continuo thread of the plot that began to be woven with the first alive being , millions of years ago. I am small, less wise tan an ant and with a lot of tasks in my life.
I must shake away the dust and find the light , here and now, in every little movement of the life. Awareness could be terrifying but it is the path to a better reality.
A Mexican poet, Jaime Sabines, says:
I am water with a body that will be drunk by the earth,
I am fire, I am compressed air,
I won‘ t last.
We are a second, a miracle, a pause in God‘ s work. I was a seed in the land, and when I grew up , I had the chance of finding the shine of your cat eyes.