P*R*I*E*R*E*****D*E...

...retourner sur ses pas, de tourner en rond, de se perdre enfin...

Oui, revenez sur les articles que vous avez aimé car j'écris en dépit du bon sens chronologique et mes bulletins sont des graines qui ont besoin de temps pour offrir leurs fruits !

mercredi 4 mars 2009

La pollution qui ne manque pas d'air

Au début j'étais enchantée, je trouvais l'atmosphère parfaitement respirable ! Mais c'était se réjouir bien vite... Pékin avait adopté une politique de réduction massive du trafic routier pour les JO et en me pointant fin août 2008, évidement je voyais encore la couleur du ciel...



Alors la pollution à pékin ça ressemble à quoi ?




À UN GOUT

Mais dès fin septembre, les brumes pas nettes ont de nouveau envahi la ville... Parfois, l'air semblait propre, du moins, il était transparent et je ne distinguai aucune odeur bizarre mais j'avais dans la bouche un goût métallique et acide qui me faisait saliver douloureusement... comme quand on mange du citron ! Ça fait peur... Vous imaginez ?? Devenir allergique à l'air qu'on respire.
C'est aussi le goût de l'eau... Je pourrai directement aller me servir dans la cuvette des toilettes [Vous savez maintenant à quoi ça ressemble !], ce serait pareil. DONC, on ne boit pas l'eau du robinet NA-NA-NAN et on ne respire plus l'air naturel non plus ??... Enfin, l'air « naturel », l'air de dehors quoi. Vraiment, l'époque de l'air artificiel n'est peut-être pas loin dans une ville comme ça. Il nous faudra des conduits d'air traité dans les maisons, des bombes d'oxygène sur nous en cas de malaise... Les petits masques d'infirmières en coton en guise de cache-nez (vous savez, le masque que les asiatiques peuvent portaient parfois dans les villes polluées) sont d'une efficacité probablement très relative...



À UNE BRUME POETIQUE

qui colle au yeux et embrouille mes idées
et puis quand mamie me demande au téléphone « fait quel temps chez toi ? », j'hésite un moment, mais ya rien d'autre à dire : « pollué. » Je peux même pas dire nuageux. Oui, les nuages ici, ça existe pas. Rarement.





À UNE TEXTURE

un voile, des fibre de coton qui s'infiltre dans vos poumons. Si vous voulez prendre soin de votre forme, il y a des jours où il vaut mieux éviter d'aller faire un footing... Je m'y suis amusée une fois, alors que je ne distinguai pas l'autre bout du stade sur lequel je courrai. Après ? Impression d'avoir fumé dix clopes d'un coup. Au bout d'une heure, j'avais des voiles plein la bouche des nuages sales qui s'étaient glissés sournoisement jusque dans mes bronches.




À UNE ODEUR

de pot d'échappement... J'ai pourtant la chance de vivre protégée de la ville, en plein milieu d'un campus universitaire. Je n'entends donc pas la moindre voiture !!! Pourtant, bien des fois, j'ai ouvert la fenêtre dans l'idée d'aérer mon appartement... Et là, mon nez directement abouché à un conduit d'évacuation... Mieux vaut encore moisir dans mes miasmes à moi, ceux de dehors, jsais pas à qui c'est... C'est quand même particulièrement anxiogène... La pollution de l'air... Où voulez-vous vous cacher ? Comment voulez-vous vous en protéger ? Ce sont les fonctions vitales qui sont touchées. Je ne peux pas encore faire autrement que m'abreuver de l'atmosphère que la société voudra bien me donner. Et me contenter de la qualité qu'elle daignera lui laisser... Je me sens parfois traquée, asphyxiée précisément par ce rétrécissement de nos marges de liberté, par cette fonte du naturel.

On ne pourra pourtant pas me reprocher d'être de mauvaise grâce. J'ai pris les étonnantes capacités d'adaptation des plantes en exemple, j'ai couru dans les brumes en m'accrochant aux arbres, à leur présence franchement surréaliste et pourtant bien réelle. Oui il y a des arbres dans mon campus et même des oiseaux. Alors je me suis dit : s'ils peuvent le faire, moi aussi. Je vais respirer l'air tout pourri comme il est et je vais lui demander gentiment de laisser mon corps s'habituer. Si ça se trouve entre le carbones et les particules fines je vais me trouver capable de récupérer un peu de vitamine C ou E – un truc bon pour la peau - ou qqch de mieux encore peut-être hein ?
De toute façon le corps trouve ses propres solutions. Au plus fort de la grisaille puante j'ingurgitais facilement deux kilos d'agrumes par jour... Je me suis rendue compte après que c'était peut-être pour faire face à la nocivité de l'atmosphère justement, vous savez, quand on fume on en grille énormément de la vitamine C... Il faut refaire le plein après ! On pourrait pas attaquer la ville pour tabagisme passif ? Et puis, manger des fruits, ça vous passe l'envie de boire de l'eau aussi, c'est bien pratique.



Et puis de nouveau, voilà quelques semaines que je ne suis plus gênée par l'air. Je m'en suis même inquiétée ! pensant que voilà, ça y est la mutation était achevée et j'étais plus rien qu'une sorte de produit OGM. J'ai eu la nostalgie de mes révoltes organiques ! A mon corps passif : « Mais Dieu réagis, refuse, rejette, dis non, tombe malade fais quelque chose ne sois pas si permissif !! on va aller où comme ça ?? » Mais rien à faire, aucun obstacle dans l'air quand je respirais, aucun flou qui me collait au rétine.

Nan je me reconnaissais plus.


Et puis aujourdhui une collègue m'a rassurée : par temps de pluie ou de neige la pollution est moins virulente, mais après ça revient. Hum, ça tient debout, il a bien neigé ces derniers temps à Pékin.



Ouf j'ai eu peur.



(Mais quand même, qu'un esprit scientfique méclaire de ses lumières !! Pourquoi/comment la neige et la pluie auraient-elles le pouvoir d'écraser la pollution ?

1 commentaire:

  1. Comme quoi les questions bien posées apportent d'elles-même leur réponse : d'après ce qu'un esprit éclairé aura bien voulu m'apprendre, la neige et la pluie limitent la pollution en l'écrasant précisément, en la collant au sol... HUMMMMmmm.

    On enlève ses chaussures quand on rentre à la maison...

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