P*R*I*E*R*E*****D*E...

...retourner sur ses pas, de tourner en rond, de se perdre enfin...

Oui, revenez sur les articles que vous avez aimé car j'écris en dépit du bon sens chronologique et mes bulletins sont des graines qui ont besoin de temps pour offrir leurs fruits !

dimanche 15 mars 2009

UNDER CONSTRUCTION Mood



On parle souvent de la « beauté des ruines »... C'est vrai, pas de support plus efficace pour laisser s'évader l'imagination. Mais moi, ce qui m'arrête en pleine rue, ou fige mon regard nonchalamment promené sur la ville traversée en bus, c'est les chantiers. Des ruines à l'envers. Une inversion du mouvement qui offre néanmoins un même point de fragilité, un état stationnaire entre le néant et l'achevé, cette pierre déformée ou non encore informée par la pensée. Cette état stationnaire dont on ne sait pas si la pierre est morte ou fraîchement posée, dont les lignes encore malhabiles et incertaines indiquent mal si le bâtiment se dresse, sur le point de sortir de la poussière ou s'il s'avâchit inéluctablement, rappelé par la poussière.


Et à Pékin, le chantier, la force de la pierre en construction implique d'autres pensées, d'autres regrets. Le chantier est beau, émouvant à Pékin, les entrailles de la ville retrounées, certes, mais vivantes, en mouvement, les hommes au travail, imprimant leur effort à la matière. C'est beau, vivant. Le bâtiment prend des allures d'insectes effarouché, toutes antennes de métal dressés, ou de vaisseau spatial échoué, dont les bras et les gueules des grues semblent un triste appel vers le ciel : « Maison ». Tous ces points de bouleversements mettent la ville en tempête, la sortent de son figement, et la dote surtout d'une atmosphère surréaliste, futuriste, apocalytique.





La guerre du renouveau. Détruire pour renaître, faire neuf. Pékin ruinée par ses chantiers.



Oui, le chantier est beau parce qu'il est encore humain. Sa fin achève le mouvement et fixe le mensonge. Et la laideur, la vraie laideur. Je pense à regret à Hong Kong où toute construction doit respecter les principes du Feng shui, à Kyoto où toute construction doit rester scrupuleusement en accord avec le patrimoine culturel et historique de la ville...



Et moi, je cours après la pierre soufflée par la modernité. Nostalgique par avance, le coeur pincé à l'idée de ce que ces squelettes encore émouvants nous réservent de laideur et d'inconfort. Je ne sais pas vous, mais moi, la laideur, à force, ça fatigue.


2 commentaires:

  1. Décidément tes photos sont d'une beauté et d'une poésie... Comment fais-tu ?

    J'adore tes ruines à l'envers ! Quels rêves elles engendrent...

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  2. Je ne sais pas, j'ai vraiment aucun mérite. Je ne prends pas de photos. C'est l'image qui me capture et me hante. Jusqu'à ce que je cède !

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