P*R*I*E*R*E*****D*E...

...retourner sur ses pas, de tourner en rond, de se perdre enfin...

Oui, revenez sur les articles que vous avez aimé car j'écris en dépit du bon sens chronologique et mes bulletins sont des graines qui ont besoin de temps pour offrir leurs fruits !

mardi 3 mars 2009

Le pas dans la nuit


Pendant presque deux mois, presque chaque jour je suis allée m'entraîner. Tourner en rond, selon le pas du Bagua. Deux mois dans la nuit où toutes mes sensations m'ont désertée, malgré tous mes efforts, malgré tous mes voeux de détente, rien à faire, chaque pied posé me donnait le vertige. La terre s'est dérobée à chaque pas, s'est refusée à chaque voeu d'enracinement. Comme si je marchais sur un tapis que quelqu'un secouait... une trahison ! Comment tout peut-il fuir ? Toute cette pratique disparue, évanouie, soufflée comme un château de cartes... Le Bagua ne voudrait-il pas de moi?


Un vrai flirt avec le désespoir que tous les praItaliquetiquants d'arts méditatifs ont connu je suppose. Je pense souvent au désert de la foi que les plus grands mystiques ont traversé. Soeur Emmanuelle aurait ainsi pratiqué l'amour de Dieu sans en ressentir la moindre flamme dans son coeur pendant plus de vingt ans. Cela me paraît bien être le test suprême : continuer alors que vous marchez à contre-courant, continuer alors que tout s'effondre et que vous vous enfoncez, continuer, continuer continuer alors que vos actes vous paraissent vides de sens et dépourvus d'impact, alors que vous n'êtes plus alimenté par quelque feu qui rend finalement le chemin si évident. Dans ce cas, il n'y a qu'à y retourner chaque jour, malgré un certain sentiment d'absurdité et de découragement. C'est l'apprentisasge de la patience et de l'humilité. S'il est certain que rien ne vient sans la pratique, il me semble aussi vrai qu'aucune étape n'est franchie une fois pour toute. Tout peut vous être retiré.


Fabienne VERDIER, Cercle blanc

Aujourd'hui, voilà une dizaine de jours que les sensations sont non seulement revenues mais aussi approfondies... Mon pas s'enfonce dans la terre devenue glaise accueillante. Mon énergie affaissée m'assoie dans la ronde.


Comme quoi, c'est dans la nuit qu'on grandit, que le travail le plus profond se réalise... Encore une leçon de patience, pour moi, l'Occidentale convulsée.

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